Laure Darmon, Directrice Light Industrial chez Segro France : « J’aime apprendre »
Diplôme après diplôme, formation après formation, Laure Darmon s’est progressivement spécialisée dans la logistique. Son profil d’ingénieure, son expertise financière et son expérience professionnelle, l’ont menée en 2021 à prendre le poste de Directrice Light Industrial chez Segro France.
Comme beaucoup de professionnels dans le secteur, Laure Darmon, aujourd’hui Directrice Light Industrial chez Segro France, a commencé à travailler dans la logistique un peu par hasard. Après des classes préparatoires en mathématiques au lycée Saint-Louis à Paris, elle obtient son diplôme d’ingénieur de la construction à l’ESTP, avec l’option financement immobilier pour la dernière année. Ensuite chargée chez Ernst & Young de mener des audits financiers dans le secteur du BTP, elle s’oriente finalement durant trois ans vers une fonction plus « terrain » et acquiert une expertise sur différents types d’actifs, comme les centres commerciaux, les bureaux, les entrepôts... « En parallèle, je suis des cours du soir pour passer le diplôme de l’ICH, accrédité par la RICS (Royal Institution of Chartered Surveyors), ajoute Laure Darmon. Il s’agit d’une formation en droit et économie de l’immobilier, dispensée par le CNAM. Mon objectif est alors de devenir asset manager ». Ce nouveau diplôme la conduit à arbitrer chez Icade Foncière des portefeuilles composés de bureaux et d’entrepôts. « En 2010, le secteur de la logistique était alors nouveau pour Icade et ils avaient besoin de ma compétence d’ingénieur pour saisir les problématiques techniques de ces actifs. C’est comme cela que j’ai réellement découvert le secteur de la logistique ». Cinq ans plus tard, elle est embauchée par AEW en tant qu’asset manager pour la logistique et les parcs d’activité, et participera activement à la création du fonds dédié aux parcs d’activité. Elle intègre par la suite les équipes de Segro France en 2021.
Chaque dossier est unique
Avide de connaissances, Laure Darmon aime particulièrement la diversité des problématiques à résoudre dans cet univers. « Dans un bâtiment logistique, chaque locataire a des besoins spécifiques en fonction de leur activité, explique-t-elle. Il faut comprendre et analyser chaque demande et il n’est pas rare de faire un clé-en-main pour nos clients. En résumé, ce qui m’anime dans mon métier au quotidien est cet apprentissage continu ». Le développement d’un BEFA de près de 18 000 m² à Marseille en 2023, pour le grossiste alimentaire PassionFroid PACA, une entreprise du Groupe Pomona, l’a particulièrement marquée. « Il a fallu pour ce dossier convaincre le locataire en montrant que nous étions capables d’être flexibles, avec notamment une grande partie du bâtiment qui devait être en froid négatif». Selon Laure Darmon, le défi a été relevé tant d’un point de vue commercial que financier mais aussi technique. « Pour moi, cela a aussi été l’occasion d’en apprendre plus sur la gestion de la chaîne du froid dans le secteur de l’agroalimentaire ! ». L’enjeu est également de faire de ce projet un exemple pour des développements futurs au sein de Segro France et d’entretenir ce nouveau partenariat. « C’est un travail de longue haleine et nous devons rester attentifs aux nouveaux besoins de notre client, afin d’anticiper d’éventuels futurs aménagements ».
Accompagner les équipes au quotidien
Au quotidien, Laure Darmon s’occupe de développement, d’asset management et de property management. « Mon temps est toutefois principalement pris par la partie développement, où je dois définir le programme, identifier le type d’activité le plus pertinent et également faire une analyse financière du projet ». Pour cela, elle s’appuie sur une équipe de 14 personnes, dont 6 en tant que n+1. « Je les aide dans les négociations qui pourraient être compliquées, en activant mon carnet d’adresses par exemple ou en leur donnant des idées, explique-t-elle. Mon rôle est plus généralement de mettre les projets en musique et d’insuffler une dynamique ». Elle affirme aussi venir les « embêter » quand il le faut, tout en restant vigilante sur le respect des rythmes de travail et en gardant une certaine flexibilité en tant que manager.
Passionnée par son quotidien, qui lui « permet d’apprendre chaque jour de nouvelles choses », elle n’envisage pas d’entamer une nouvelle formation dans un futur immédiat… Mais, quand bien même elle le dit en plaisantant, un MBA la tenterait bien !