Mélanie Cahin, directrice de l’innovation, du développement durable et des projets de Virtuo Industrial Property : « Le copier-coller n’existe pas en logistique »
Débutant en 2018 en tant que chef de projet puis désormais directrice de l’innovation et du développement durable chez Virtuo, Mélanie Cahin considère que les acteurs de l’immobilier logistique ont un rôle important à jouer dans la réduction de l’impact carbone du secteur du bâtiment et qu’il reste encore beaucoup d’innovations à mettre en place.rx
« Mon rôle est d’animer l’entreprise sur les sujets d’innovation, de nouveaux produits, de nouvelles façons de faire…, explique Mélanie Cahin, directrice de l’innovation, du développement durable et des projets, du développeur spécialisé en immobilier logistique durable et innovant Virtuo. Nous sommes par ailleurs une société à mission depuis 2023, ce qui implique l’intégration des objectifs environnementaux dans nos statuts d’entreprise en ajustant notre mode de fonctionnement pour garantir leur atteinte ». Mélanie Cahin contribue donc à fixer un cap dans la stratégie environnementale de Virtuo, en tant que présidente du comité de mission. « Cela s’est bien sûr fait avec le département « environnement », mais concerne tous les services de l’entreprise », précise-t-elle. Des engagements ont été pris avec l’ensemble des collaborateurs mais aussi avec des personnes extérieures à Virtuo : « Utilisateurs, investisseurs, cabinet de conseil… Ils nous expriment leurs besoins, partagent leurs bonnes pratiques et amènent un nouveauregard sur les axes de développement que nous pourrions déployer. ».
Un projet innovant à Compans
Avant d’occuper les fonctions de directrice de l’innovation, qui lui permet d’innover en appliquant les principes du développement durable à l’échelle de l’entreprise et plus seulement à celle d’un dossier, Mélanie Cahin a été chef de projet chez Virtuo et s’est notamment occupé du développement d’un nouveau bâtiment, en 2022, une réalisation qui lui tenait particulièrement à cœur. « Nous avons d’ailleurs reçu le prix SIMI pour ce projet situé à Compans en Seine-et-Marne, raconte Mélanie Cahin. Contrairement à une construction en blanc, l’investisseur et le locataire étaient déjà connus pour ce projet. Nous avions donc identifié les besoins et les contraintes pour pouvoir faire du sur-mesure ». En visant un niveau excellent de la certification Breeam, Mélanie Cahin et les équipes de Virtuo ont pu tester de nouvelles solutions techniques. « Nous avons par exemple expérimenté une toiture blanche pour la première fois, permettant de réduire la consommation énergétique du locataire en limitant l’absorption de chaleur, et utilisé des matériaux biosourcés ». Pour limiter l’empreinte carbone, un travail a également été réalisé sur les systèmes de récupération d’eau de pluie pour alimenter les espaces verts et les locaux de charge, avec, pour finir, l’obtention du label Biodivercity. « Nous avons pu travailler sur la diminution de l’empreinte carbone de façon très complète », se félicite-t-elle, tout en regrettant que certaines innovations n’ont pu être mises en place car leurs caractéristiques ne répondaient pas aux exigences réglementaires actuelles.
La découverte de la logistique
Avant de rentrer chez Virtuo, Mélanie connaissait déjà le monde de la construction en ayant effectué son stage de fin d’études chez Elcimaï, entreprise spécialisée dans l’ingénierie du bâtiment. « Ce stage faisait partie de la formation de mon école d’ingénieur à Nancy, que j’avais intégrée après une prépa MPSI (Mathématiques, Physique et Sciences de l’Ingénieur) ». Si la construction faisait déjà partie de son univers, c’est chez Virtuo que Mélanie a découvert l’immobilier logistique . « J’y ai alors découvert les différences avec les autres secteurs, se souvient-elle. Par exemple, les sujets administratifs y sont beaucoup plus nombreux ! Le temps de voir aboutir un projet peut donc y être plus long que dans l’immobilier de bureaux ou résidentiel ». Elle entrevoit également un monde passionnant où l’on peut échanger facilement avec ses pairs et où « chaque dossier révèle un nouveau défi à relever. Le copier-coller n’existe pas en logistique ».
Un secteur impactant, mais aussi impacté par le dérèglement climatique
D’une manière générale, elle considère le secteur du bâtiment comme le plus impactant en terme d’empreinte carbone, mais aussi le plus impacté par les conséquences du dérèglement climatique. « Nous avons donc un rôle important à jouer et il reste encore beaucoup de choses à faire, notamment et particulièrement en logistique ». Avec les contraintes inhérentes à la logistique, il est nécessaire de trouver de nouveaux produits, mais aussi de faire évoluer des réglementations pour qu’il soit possible d’innover et de réduire l’impact carbone. « Tous les acteurs de la logistique doivent se mobiliser pour aller dans ce sens ».