Territoires

Comment le SRADDET de Normandie dessine l'avenir de la logistique

20 févr. 2024
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Le SRADDET est l’outil de planification portant sur l'aménagement du territoire et le développement régional, y compris en termes de logistique. La région Normandie s’en est dotée et vient d’y intégrer les nouvelles attentes issues de la loi Climat et Résilience en matière de sobriété foncière et de logistique. La loi Industrie Verte impose désormais l’intégration de l’industrie dans les SRADDET. 

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© Région Normandie

Le Schéma Régional d'Aménagement, de Développement Durable et d'Égalité des Territoires (SRADDET) a été instauré par la Loi Nôtre (2015). Ce document stratégique couvre de nombreux domaines : environnement, énergie, transports, économie, tourisme, paysages… Le SRADDET s'efforce d'accompagner les transitions à l'œuvre dans l'aménagement des territoires. La Région Normandie se pose en précurseure de cette planification, puisque la première version de son schéma a été adoptée dès 2019, en raison de ses vertus stratégiques, ainsi que l’explique Laurent Mary, DGA chargé des transports et de d’aménagement du territoire à la Région Normandie : “Le SRADDET pose un constat et vise à conforter cette armature urbaine et nourrir sa vitalité en regroupant des services économiques ou sociaux qui permettent aux uns et aux autres de se conforter mutuellement.” 

La Loi Climat et Résilience (2021) impose au SRADDET d’intégrer ou de renforcer certaines thématiques transversales, telles que la sobriété foncière ou la logistique. À l’issue de plusieurs trimestres de concertations avec l’ensemble des parties prenantes et actuellement en phase de consultation publique, le Conseil Régional de Normandie devrait adopter d’ici le mois de mars une version enrichie sans préciser toutefois dans cette dernière le nombre d’hectares dédiés à la logistique. 

Intégration d'un plan de cohérence logistique 

Ce SRADDET sera notamment enrichi d’un schéma de cohérence logistique. Une avancée facilitée car la région l’avait déjà développé, détaille Laurent Mary : “il s’agit d’une intégration visant à renforcer son articulation avec d’autres dimensions territoriales, comme la gestion des transports ou l’arrêt de l’artificialisation des sols d’ici 2050.” En effet, les enjeux pour les acteurs de la logistique sont multiples, avec la nécessité de sites importants, l’impact des infrastructures de transport ou encore l’accompagnement du secteur pour la production d'énergie verte et décarbonée. “Nous nous sommes fixé deux objectifs principaux, poursuit le DGA de la région Normandie : favoriser le développement de la logistique en continuant à travailler l'attractivité de nos ports, un gros pourvoyeur d’activité à l’échelle régionale. Travailler ensuite à faciliter la logistique à travers le développement et l’entretien des infrastructures de transports avec l’axe Seine.” 

Sur ce dernier point, les institutions souhaitent se montrer aidantes pour accompagner les acteurs de cette industrie vers des nouvelles formes d’aménagement de bâtiments logistiques d’entrepôts plus sobres et parfois plus petits. Concernant le sujet des transports et leur potentiel de décarbonation, Laurent Mary présente deux exemples bien spécifiques que la Normandie peut offrir : “l'installation de bornes de recharges électriques pour les activités logistiques et le transport du fret, dont l’énergie locale sera issue de l’éolien offshore et de l’hydrolien, soutenus sans relâche par la Région. Ensuite, le report modal vers le transport ferroviaire mais aussi fluvial.” La Région participe activement au financement de l’entretien ou de la modernisation des infrastructures de transport notamment la Seine depuis le port du Havre jusqu’aux portes de l’île de France. 

Favoriser les atouts de la Normandie grâce au port du Havre et la Seine 

D’ailleurs, le SRADDET met l'accent sur certains secteurs comme l'axe Seine, axe logistique majeur. La région Normandie travaille à rendre les installations portuaires plus attractives, comme à Cherbourg, qui possède un centre de transport combiné pour le bateau et le train, mais aussi la navigabilité de la Seine, où la Région finance la rénovation d’ouvrages (barrages, écluses…) contribuant à maintenir le tirant d’eau, aux côtés de l’Etat qui intervient également à travers HAROPA, l’association des ports du Havre, Rouen et Paris. “Ces investissements réguliers sont associés à l’action conjointe des places portuaires et de VNF sur le foncier pour relocaliser intelligemment les activités logistiques avec des bases de déchargement près de Paris ou encore des stations de ravitaillement en énergies peu carbonées”, détaille Laurent Mary. Dans les années à venir, une chatière dans le port du Havre facilitera l’accès direct des péniches au quai de chargement - au lieu d’un double transbordement aujourd’hui. Ce projet initialement de 100 millions d’euros est financé à 80 % par la Région en complément de fonds européens. La chatière, en faisant barrage avec la haute mer, protègera l’intérieur du quai de déchargement et permettra le transbordement direct du porte-conteneur vers une péniche fluviale. Ces projets structurants pour le territoire contribuent à la vitalité de la région Normandie et renforcent son rôle de hub logistique majeur. 

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