La logistique, essentielle pour Motoblouz
Créé il y a 20 ans, le pure player de la vente d’équipements, d’accessoires et de pièces spécialisée dans le deux-roues Motoblouz se lance aujourd’hui dans le déploiement d’un réseau de points de contact dans plusieurs villes de France… et devra sans doute, à terme, adapter ses outils logistiques, entrepôt comme transport, à ce nouveau modèle « phygital ».
« Nous souhaiterions avoir entre 50 et 100 points de contact physiques d’ici à 2030 », a annoncé, dans une interview à Auto Infos, Jérôme Dalidet, directeur général de Motoblouz, site internet de vente d’équipements, d’accessoires et de pièces spécialisé dans le deux-roues. Créé en 2004, ce pure player de l’univers de la moto dispose depuis 2017 d’un entrepôt de 6 000 m², avec 3 niveaux de mezzanine sur la moitié de la surface (soit 15 000 m² de stockage), à Carvin, dans les Hauts-de-France. Y sont stockées 80 000 références de son catalogue qui en comprend 187 000. Chaque jour, environ 2 500 colis sont expédiés depuis ce site, auprès de ses clients français (85%) et européens, parfois en cross docking avec certains de ses fournisseurs. Plus de 600 000 commandes sont ainsi enregistrées chaque année. Jusqu’en 2017, le seul moyen qu’avaient ces clients d’acheter auprès de Motoblouz était de passer par la plateforme digitale.
Motoblouz passe à l’ère du phygital
Mais en 2017, Motoblouz inaugure un magasin, directement adossé à son entrepôt, avec un véritable parcours omnicanal pour le client, avec des étiquettes électroniques permettant d’avoir des prix identiques, quel que soit le canal de vente. Il permet à la marque de mettre un pied dans le commerce physique. « Le client y a accès à nos 80 000 références stockées, peut essayer avant d’acheter, peut commander sur place..., liste le responsable transport. C’est le plus petit magasin d’équipement moto par sa taille, mais avec le plus gros stock de France ! Pour ce point de contact, la logistique n’est pas vraiment un sujet puisque l’entrepôt est directement accessible ». L’année suivante, suite à une opportunité de rachat, un deuxième point de contact est ouvert, à Seclin, également dans les Hauts-de-France. Ce magasin, de 2 000 m² se trouve à quelques kilomètres de son siège social et entrepôt. « Un seul véhicule utilitaire de 20 m³ en location longue durée est pour l’instant suffisant pour livrer ce magasin », précise Arnaud Deneuville, responsable transport de la marque. En 2024, un troisième point de contact de 550 m² est inauguré à Tours, en partenariat avec un concessionnaire moto. 1 000 références y sont actuellement présentes, et les livraisons sont assurées par un partenaire transport, spécialiste de la messagerie en palettes.

Augmenter le nombre de références et se développer l’international
L’entrée dans le phygital et l’ouverture de nombreux magasins en France ne sont pas les seuls axes de développement pouvant impacter la logistique de Motoblouz, qui entend atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2026 (contre 70 millions aujourd’hui). « Nous allons étendre notre catalogue et passer de 187 000 références avec 700 marques, à 250 000 dans l’année qui vient, explique Arnaud Deneuville. L’objectif est en effet d’être présent sur tous les univers de la moto (roadtrip, urbain, piste, tout terrain…) et donc de proposer une offre engagée couvrant toutes les marques, et les équipements attendues par les utilisatrices et utilisateurs de deux-roues ». Ses marques propres, DXR et Motoblouz, devraient également évoluer pour offrir un catalogue encore plus large. Aujourd’hui présent en Espagne, en Italie, en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas, Motoblouz projette par ailleurs un développement à l’international plus fort et de doubler ses ventes à l’étranger d’ici 2 ans.
La satisfaction client est une priorité
Entre l’ouverture de magasins, qui change le mode de préparation de commandes dans l’entrepôt de Carvin, et les ambitions de croissance et de développement à l’international, Motoblouz entend maintenir un niveau de satisfaction client élevé, avec des délais de livraison toujours aussi rapide (entre 24 et 48 heures selon le mode de livraison sélectionné), mais aussi un suivi des commandes précis. « Chaque jour, nous suivons les commandes avec un outil, Welcome Track, nous permettant de repérer ceux qui peuvent présenter un problème de livraison dans les temps, explique Arnaud Deneuville. Nous pouvons alors alerter le client avant même que celui-ci ne s’aperçoive du souci. Nous désamorçons en amont les problèmes éventuels ». Toujours dans cet objectif, Motoblouz a décidé d’intégrer un CRM (Customer Relationship Management) dédié à chaque pays où ses clients se trouvent. « L’offre peut être différente dans chaque pays. Par exemple, en Espagne, la saison estivale est plus longue qu’en France et nous avons donc une demande plus forte sur certains produits comme les gants été ou les blousons ventilés. Nous devons l’anticiper pour ne pas être en rupture de stock ».
Si l’ensemble de ces défis venaient à être relevés, Motoblouz, qui fait déjà appel à un entrepôt de débord presté, pourra, en plus, utiliser la réserve foncière dont il dispose à Carvin pour agrandir son entrepôt.