Économie

La logistique, un maillon essentiel pour Ikea

2 févr. 2024
Lecture : 2 minutes

Le succès d’Ikea, géant suédois du meuble n’est plus à prouver. L’une de ses recettes, toutefois, est bien moins connue : la gestion de sa logistique. C’est en effet grâce à la gestion de sa chaine logistique qu’Ikea parvient à rester abordable.

Logistique Ikea Copyright Julien Hay 1
© Inter IKEA Systems B.V. 2024 - Julien HAY

Pour se porter acquéreur de cette magnifique penderie Ikea aperçue chez des amis, jusqu’à récemment, il était nécessaire de se rendre dans un des 36 points de vente du groupe suédois en France. Une fois sur place, l’enjeu était alors de trouver le meuble convoité parmi les milliers de référence du groupe. S’il est toujours possible de procéder ainsi, il est toutefois bien plus facile de commander le meuble voulu sur internet, puis de le retirer sur place dans un site dédié. Ou encore, comble du bonheur, de le faire livrer jusqu’à son domicile.

Le groupe suédois a pris le virage de la vente omnicanale en 2012 et réalise désormais 20 % de son chiffre d’affaires grâce aux ventes en ligne en France. Un chiffre qui est monté jusqu’à 35 % en 2020, à la faveur des restrictions de circulation liées à la crise sanitaire. « Nous développons constamment l’activité logistique et le réseau pour répondre aux besoins de nos clients. Nous investissons dans les domaines logistiques pour pouvoir réaliser des opérations plus efficaces et de manière ergonomique », souligne Magnus Westerberg, responsable des opérations de service et de réalisation au sein du groupe suédois. Les flux e-commerce et les flux destinés aux magasins sont traités dans des fulfilment units distincts. Lorsqu’une commande est passée en ligne, les produits peuvent venir du magasin le plus proche comme d’un dépôt central, en fonction des stocks. Les algorithmes basés sur les commandes passées sont enrichis par des calculs prédictifs, à des horizons de temps différents allant de trois mois à 10 ans.

Automatisation et création de nouveaux centres de distribution

Pour rester compétitif et abordable pour le plus grand nombre, Ikea a dû optimiser sa chaîne logistique pour répondre à une demande croissante sans augmenter les prix. « La logistique est la clé pour rester concurrentiel. Cela nous impose de construire une chaîne logistique extrêmement efficace, avec le moins d’arrêt et de stockage possible », poursuit Magnus Westerberg.La majorité du volume ne transite même plus par des entrepôts Ikea. Les articles arrivent directement des fournisseurs au magasin.

« Pour les articles qu’il nous faut modifier, quatre points de distributions desservent la France. Il s’agit de Dortmund, Metz, Fos-sur-Mer et Piacenza. Des points de distribution auxquels il convient d’ajouter trois hubs spécifiquement dédiés à la vente en ligne, à Lyon, Chartres et Gennevilliers », ajoute encore Magnus Westerberg. À Gennevilliers d’ailleurs le groupe est locataire d’un bâtiment multi-étages. Pour réduire sa chaîne logistique et les délais de livraison, Ikea compte également ouvrir deux autres hubs dédiés à la vente en ligne : l’un à Limay de plus 70 000 m², dans les Yvelines, et un autre à Toulouse de 10 000 m², afin de desservir le sud-ouest. « Deux unités sont, en outre, en cours d’automatisation, afin de réduire les coûts de stockage et de distribution : le centre de distribution de colis de Lyon et l’unité de distribution centrale de Metz », ajoute encore le responsable des opérations d’Ikea.

Paris en péniches

Le groupe souhaite également limiter l’intensité carbone de ses livraisons. Pour y parvenir, Ikea livre d’ores et déjà ses clients à Paris en péniche depuis Gennevilliers, puis en camion électrique via le port de Bercy. « Notre nouveau centre de distribution clients de Limay, sur la Seine, devrait nous permettre de développer ce mode de livraison fluvial en Île-de-France et en Normandie », explique encore Magnus Westerberg. 30 % des livraisons par camion sont aujourd’hui en zéro émission, et le groupe suédois vise 100 % à partir de 2025. « Un système qui nous a permis de réaliser 40 000 livraisons à basse émission, par la Seine et des camions électriques pour le dernier kilomètre », se réjouit enfin Magnus Westerberg.

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