La méthode de Toulouse pour organiser sa logistique urbaine
Inaugurée en décembre 2021, la plateforme Toulouse Logistique Urbaine préfigure le maillage de la logistique du dernier kilomètre pour la ville rose et ses alentours. Elle résulte également d’un partenariat qui se veut gagnant-gagnant entre Toulouse Métropole et un groupement rassemblant la Semmaris, Poste Immo et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées.
Alors que la demande en surfaces logistiques pour le dernier kilomètre est en plein boom depuis quelques années, des collectivités se saisissent du sujet. Objectifs : optimiser l’organisation des flux et répondre aux besoins du tissu économique local. C’est dans cette logique qu’a été inaugurée en décembre 2021 une plateforme de 19 500 m2 dans le Sud-Ouest de la France : Toulouse Logistique Urbaine.
Un site stratégique par rapport au centre-ville et au MIN
« Nous avons remporté en 2017 une consultation lancée par Toulouse Métropole visant à réaménager l’ancien centre routier de Fondeyre en plateforme dédiée aux transports urbains de marchandises », explique François Cantinaud, directeur général délégué de Lumin’Toulouse. Cette structure, qui associe la Semmaris (société gestionnaire du marché d’intérêt national de Rungis), Poste Immo et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, a construit et gère Toulouse Logistique Urbaine dans le cadre d’une délégation de service public. Elle dirige également le Marché d’intérêt national (MIN) Toulouse Occitanie situé à quelques centaines de mètres de la plateforme qui occupe un site de 9 hectares.
« La collectivité a voulu créer des synergies avec le MIN tout en approvisionnant le centre-ville, situé à 4 kilomètres, et la métropole avec un faible impact sur l’environnement et la qualité de vie », ajoute François Cantinaud, également président de Toulouse Logistique Urbaine. Pour donner corps à cette ambition, le groupement a démoli cinq bâtiments obsolètes datant de la fin des années 1970 pour y construire à la place deux entrepôts de 200 mètres de long et 40 mètres de large, imaginés par l’agence d’architecture parisienne Experience. Le tout dans une logique vertueuse.
Toulouse Logistique Urbaine mise sur la flexibilité et la cogénération
« L’ensemble étant destiné à accueillir plusieurs locataires, nous avons opté pour des standards de construction élevés au niveau de la dalle, de la hauteur sous plafond, des portes des quais…, détaille François Cantinaud. De plus, la plateforme est organisée en lots autonome de 500 m², ce qui nous permet de faciliter le cloisonnement à l’intérieur des bâtiments. Tous ces aspects offrent beaucoup de flexibilité et garantissent la durabilité du site. »
Le complexe, qui reçoit aussi bien des particuliers grâce à son parking central dédié aux véhicules légers que des professionnels avec un cheminement pour les poids lourds sur les côtés des bâtiments, est d’ores et déjà occupé par UPS, La Poste et Urby (filiale de La Poste et de la Banque des Territoires dédiée à la logistique urbaine). Le grossiste en fleurs FleuraMetz, qui travaille avec le MIN voisin, a loué pour sa part 750 m2 et des négociations sont en cours pour la prise à bail des derniers espaces encore disponibles. Autre caractéristique vertueuse à noter, l’ensemble produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Une prouesse liée en grande partie à l’utilisation d’une chaudière à cogénération et qui permet à Toulouse Logistique Urbaine d’afficher le label BEPOS Effinergie. L’impact positif de Toulouse Logistique Urbaine se mesure par ailleurs à l’échelle de son territoire d’implantation.
Une station GNV à proximité et des véhicules électriques sur site
« Alors que la zone à faible émission de Toulouse est entrée en vigueur le 1er mars, nous travaillons depuis l’origine de notre projet sur des modes de transport écologiques », précise François Cantinaud. Une station GNV (gaz naturel pour véhicules) se situe ainsi en bordure du site et UPS, La Poste et Urby vont recourir à des véhicules électriques pour leurs livraisons. Des réflexions sont par ailleurs en cours avec Voies Navigables de France (VNF) pour mener une expérimentation en matière de logistique fluviale grâce au canal latéral à la Garonne, qui longe le futur parking poids lourds de 144 places de la plateforme.
Véritable préfigurateur du maillage de la logistique du dernier kilomètre au niveau de Toulouse Métropole, le site ambitionne de traiter 70 000 colis par jour. Et plus de 350 personnes devraient y travailler quotidiennement (dont 70 % de chauffeurs). Le partenariat s’annonce donc gagnant-gagnant pour la collectivité et le groupement Lumin’Toulouse qui sont engagés ensemble jusqu’en 2039.