Verdissement des toits des entrepôts : les avantages de la végétalisation

La loi Énergie-Climat impose depuis 2019 un verdissement des toits des nouveaux entrepôts de plus de 1 000 m2 au sol. Le législateur, via la loi Climat et Résilience, ramène ce seuil à 500 m² à compter du 1er janvier 2023. Ce verdissement est réalisé soit via des systèmes de production d’énergies renouvelables, soit via la végétalisation ou “tout autre dispositif” aboutissant à un résultat similaire - comme les résines réfléchissantes sur les toits des entrepôts pour améliorer leur confort thermique.

Les signataires de la charte d’engagements réciproques sur la performance économique et écologique de l’immobilier logistique connaissent bien ces éléments et se sont même engagés à accentuer leurs efforts au-delà des contraintes réglementaires initiales. Quels sont les avantages de la végétalisation ? Dans quels cas est-il pertinent de privilégier la biodiversité aux kilowatt-heures fournis par une toiture photovoltaïque ? Éléments de réponse.

« La fonctionnalisation des toitures est un enjeu majeur, il faut tout d’abord compter sur une bonne étanchéité et une bonne isolation. Et à présent, il s’agit d’aller plus loin pour donner une valeur ajoutée à ces m² en toiture », explique Michel Schmitt, directeur de Sopranature by Soprema. Il s’agit de la branche de Soprema proposant des solutions de végétalisation pour les toits terrasse de bâtiment. « Un marché en évolution, avec une croissance estimée à environ 10 % par an », mais qui doit faire face à la concurrence de la couverture photovoltaïque. « Sur un projet solaire, le propriétaire de l’entrepôt perçoit les revenus liés la vente de l’électricité, ce qui constitue une forme de loyer et donc un retour sur investissement », reconnaît Michel Schmitt. « En revanche, les solutions de végétalisation permettent de déployer une solution de biodiversité sur la toiture de l’entrepôt, qui est parfois rendue accessible aux utilisateurs du bâtiment comme lieu de détente », augmentant ainsi son confort d’utilisation.

Il existe deux types de toiture-terrasse végétalisée, suivant l’épaisseur de la toiture. « Sur les toitures extensives ou semi-intensives d’épaisseur moyenne, nous sommes contraints par le niveau de résistance et nous installons principalement des tapis de sedum (une plante reconnue pour sa résistance, NDLR) que nous pouvons agrémenter avec des vivaces pour plus de mixité, détaille le directeur de Sopranature by Soprema. Pour les toitures plus résistantes, nous pouvons proposer des solutions sur-mesure avec des complexes de végétalisation plus riches, par exemple pour être en harmonie avec les essences locales. »

Surtout, le toit-terrasse végétalisé d’entrepôt permet de répondre à des contraintes d’aménagement, comme l’abattement pluvial. « En milieu urbain, le plan local d’urbanisme impose un débit d’eau maximum pour limiter les risques d’engorgement des réseaux d’assainissement et donc d’inondations. La toiture végétalisée d’un entrepôt constitue une excellente solution en ville. »

Esthétique et utile en ville, la végétalisation des toits-terrasse plaît aussi aux utilisateurs. Daniel Pais, directeur des programmes logistiques de Quartus Logistique, précise les attentes de certains clients : « D’abord cela favorise l’intégration paysagère des bâtiments, mais permet aussi d’obtenir des coefficients d’espaces verts sur des surfaces presqu’entièrement construites. » Le verdissement des toitures constitue aussi une réponse réglementaire aux cahiers des charges des donneurs d’ordre, avec plusieurs projets en cours de développement par les équipes de Quartus : « À Lyon, nous développons HLU - Hôtel et Logistique Urbaine - la pointe de la presqu'île de Perrache. En milieu urbain, les toitures classiques en bac acier sont perceptibles depuis les avoisinants ou l’espace urbain ; c’est pour cela que nous en végétalisons une partie. Nous avons des projets en cours dans plusieurs métropoles françaises, où nous développons des solutions combinables photovoltaïque et végétalisation. »

Essentielle à nos besoins du quotidien, la logistique urbaine doit composer avec de nombreux enjeux pour lesquels l'expertise de QUARTUS Logistique s'avère déterminante avec un outil d'aménagement mis à disposition des villes pour optimiser leur fonctionnement logistique, favoriser leur attractivité, participer à l'amélioration du bilan environnemental et enrichir la qualité de vie des habitants.

Car tous les entrepôts ne se prêtent pas forcément au verdissement de leur toiture, confirme Daniel Pais‍‍‍ : « Si en milieu urbain la toiture végétalisée a un rôle technique et visuel de premier plan, en zone rurale on a souvent les espaces nécessaires pour aménagement des bassins d’écoulement des eaux pluviales. De plus, on atteint des hauteurs de toitures à une quinzaine de mètres où la végétalisation ne peut pas profiter aux collaborateurs ou aux riverains. » Si Michel Schmitt et Daniel Pais s’accordent pour envisager un fort développement des toitures d’entrepôts végétalisées dans les années à venir, surtout avec l'avènement prochain du “Zéro artificialisation nette”, le développeur de Quartus Logistique évoque le management du risque assurantiel qui peut freiner les ardeurs : « Il y a un une démarche incitative à conduire pour rassurer sur les questions liées à la charge admissible ou l’étanchéité de l'entrepôt. » Et de conclure sur l’avenir radieux de cette solution : « En continuant d’améliorer la qualité végétale des opérations de verdissement des toitures, nous contribuons à améliorer la qualité de vie en ville. »

La mise en œuvre de toitures végétalisées, validée par de récentes études (comme celle de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’Ile-de-France), facilite l'intégration des plateformes dans les territoires et la lutte contre le changement climatique. Et le développement de nouveaux dispositifs complémentaires pour atteindre les objectifs fixés par la loi en matière de verdissement des toits des entrepôts pourrait encore renforcer ces dimensions dans les années à venir.